Estagund : Alhara, cité de l'acier

"Tu ne connais pas, tu t'imagines
C'est vraiment magnifique une usine
C'est plein de couleurs et plein de cris
C'est plein d'étincelles surtout la nuit
C'est vraiment dommage que les artistes
Qui font le spectacle soient si tristes
Autrefois y avait des rigolos
Ils ont tous fini dans un lingot"
Chanson populaire d'Alhara

Si une ville industrielle du début du XXème siècle partait dans un cauchemar de delirium tremens, il y aurait un petit quelque chose d'Alhara dans le résultat. De par l'odeur de charbon et d'acier, de part le brouillard gris qui souvent inonde les rues, ce sont les hauts fourneaux qui dominent la ville, avec leur cortège d'esclaves à la vie courte.
L'activité y est intense, les minerais arrivent par bateau du port, on voit jour et nuit le métal en fusion, de gigantesques pièces partent pour l'assemblage dans les usines militaires sur place, ou repartent en bateau. Les bâtiments eux mêmes sont faits de larges structures d'acier frais, aménagées ensuite avec un talent inégal.
Le quartier des haut fourneaux, dominé par des installations militaires, voit s'entasser de nombreux esclaves attachés aux machines, se relayant jouer au nuit dans le feu doré de la fonte.
Les quartiers de la plèbe gobeline, infestés et surpeuplés de créatures grimaçantes et cruelles sont sans doute un des pires endroit pour survivre. A faire passer la tourbe pour un plaisant quartier touristique. Les odeurs d'ordure et d'excréments parviennent aisément à couvrir celle acre et prégnante de l'acier.
Dans les beaux quartiers de l'aristocratie militaire, les façades de pierre blanche ont depuis longtemps viré au gris - noir.
Partout, les patrouilles en arme, et celles montées sur loup achèvent d'une petite touche militariste le charmant tableau.